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On entend des discussions sans fin sur quelles stratégies (actions, approches) seraient les meilleures pour la libération animale (comme pour de nombreuses autres problématiques). De nombreuses personnes répondent ainsi : il faut un peu de tout. C’est certainement vrai dans une certaine mesure. Des individus et des groupes différents pourraient demander des approches distinctes. Pourtant, cela ne doit pas nous empêcher de débattre de stratégie ensemble. Comme nos moyens sont limités, il est important d’essayer de trouver la stratégie la plus efficace. De plus, si certaines stratégies peuvent être efficaces envers certaines personnes, nous devons aussi prendre en compte la quantité de personnes qu’une stratégie pourrait repousser.
Le point que je veux aborder ici est que le choix de stratégie est aussi une question de timing. Je veux dire : de timing au sein de l’histoire de notre mouvement. Je peux très bien imaginer que n’importe quelle stratégie puisse être la meilleure à un certain moment. De façon plus concrète, je ne pense pas que ce soit le meilleur moment pour sortir de chez soi et crier « viande = meurtre » et accuser les mangeurs de viande pour les faire culpabiliser. Mais à un moment de notre futur, quand l’alimentation végétarienne sera bien plus proche de la norme, cela pourrait le devenir. De la même façon qu’aujourd’hui tout le monde devrait se sentir capable de définir le racisme quand elle/il en est témoin.
Nous n’y sommes pas encore. Trop de gens continuent de manger des animaux pour que la société accepte le vrai radicalisme (sans pinailler sur la définition précise de ce terme). Nous sommes encore trop dépendants de l’utilisation d’animaux. C’est pourquoi je pense que la bonne stratégie dans cette phase du mouvement est d’essayer de diminuer notre dépendance aux animaux. Un très bon exemple en est ce que fait Hampton Creek foods en créant des substituts de produits animaux. Ils sont proches de développer le produit parfait, commercialisable parce qu’il est moins cher, plus sain, plus pratique que les œufs de poule. Imaginez juste comme il sera simple, quand il n’y aura plus d’intérêt à utiliser de vrais œufs, de discuter des droits des poules – une absurdité pour la plupart des gens aujourd’hui.
C’est facile d’être philosophe et de dire des choses vraies à propos des droits des animaux. C’est beaucoup plus difficile d’agir de la bonne façon au bon moment et de faire vraiment la différence.
Ceci est, en fait, l’art de l’activisme.
Également publié ici: https://veganforthem.wordpress.com/2015/03/28/la-bonne-strategie-au-bon-moment/.